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15/11/2023Lucky Luke, un snack qui sent bon le Tahiti d’antan
Derrière la devanture sans prétention du snack Lucky Luke, l’un des plus anciens de Papeete, se cache une petite pépite. Une fois la porte franchie, à l’intérieur, ça sent bon le Tahiti d’antan, la bonne humeur de Luc et de son fils Georges et les pai tout chauds.
Posté à son comptoir, Luc, tout sourire, sert à une habituée un bon pai à la goyave. Peut-être dégaine-t-il un peu moins vite qu’avant pour rendre la monnaie depuis son opération du cœur, mais peu importe, son sourire, lui, est toujours là. Dès qu’il le peut encore à presque 90 ans, Luc vient donner un coup de main à son fils George, qui a pris le relais du snack Lucky Luke. Car pour Luc, ce lieu, c’est toute sa vie ou presque. Il l’a ouvert il y a presque un demi-siècle. Depuis, la déco n’a que peu changé. Les tabourets fabriqués par Luke ont supporté le poids de milliers de clients, les vitrines accueillent les mêmes sortes de casse-croûte et de pai et les plats sont toujours affichés au tableau, seuls les posters des Miss Tahiti sur les murs se renouvellent régulièrement.
Originaire d’un petit village près de Hong Kong, le père de Luc est arrivé à Tahiti avant la Première Guerre mondiale puis a travaillé dans un magasin et ouvert une roulotte. «C’est là, en l’aidant avec mes frères et sœurs quand j’étais jeune, que j’ai appris à cuisiner », confie Luc, le regard encore pétillant, expliquant qu’il s’appelle ainsi, car il est né le 18 octobre, le jour de la saint Luc, mais que son nom chinois est Shan Fou Sien.
Une vraie cantine
Comme son père, Luc ouvre lui aussi un magasin d’alimentation. En 1975, il apprend qu’une petite boucherie est à vendre dans le quartier du commerce, la rachète et la transforme en snack. « Le marché n’est pas loin, c’est pratique comme emplacement pour acheter la nourriture. Au départ, je voulais l’appeler Luc, mais l’ouvrier qui peignait la pancarte à l’époque m’a dit que ce n’était pas joli et que ce serait plus drôle de mettre Lucky Luke et j’ai dit oui, même si je ne suis pas un cow-boy », raconte malicieusement le vieil homme qui, en lieu et place de Jolly Jumper, avait coutume de s’y rendre avec sa vieille Mercedes.
Très rapidement, le snack devient une vraie cantine pour les gens qui travaillent dans le coin. Ils viennent y prendre leur petit déjeuner ou leur déjeuner sur le pouce. Et surtout, ils y reviennent pour les prix abordables, pour la bonne cuisine, les plats chinois, les soupes, les sandwiches, le poisson cru, les fameux pai et pour les sourires qui ne quittent jamais les visages de Luc et de son fils George. Si vous avez envie de les rencontrer et de goûter un bon pai, n’hésitez pas à pousser la porte de chez Lucky Luke.
Snack Lucky Luke
- Rue Albert-Leboucher, Pape'ete