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11/06/2024Le korori, trésor des Gambier
Cet archipel est discret et ne fait pas souvent parler de lui. Pourtant, les Gambier recèlent de magnifiques joyaux : la cathédrale Saint-Michel à Rikitea, un lagon magnifique et des fermes perlières à foison. Si dans les huîtres se lovent de superbes perles, elles possèdent une autre richesse, gustative celle-là : le korori, un délicieux fruit de mer. C’est le muscle de la nacre que les habitants de l’archipel préparent à toutes les sauces…
Situé à 1 650 kilomètres à l’est de Tahiti, il faut environ quatre petites heures en avion pour rejoindre les Gambier. L’archipel est composé de six îles et de dizaines d’îlots entourés d’un magnifique lagon. C’est dans ces eaux turquoise que se trouvent les fermes perlières, connues pour produire parmi les plus belles, si ce ne sont les plus belles perles de Polynésie. La fraîcheur de la température, liée à la situation méridionale de l’archipel et l’ouverture du lagon, qui assure le renouvellement de l’eau, offrent des conditions idéales pour la production de perles. Mais les huîtres abritent aussi un autre joyau : le muscle de la nacre, dont la population raffole. « C’est vraiment un produit que l’on mange tous les jours au Gambier, c’est notre poisson cru à nous », lance tout sourire Bianca Urarii, qui tient, avec son mari Benoît, une pension de famille bien connue sur l’île principale, Mangareva, et dont la réputation de la table a dépassé les frontières de l’archipel. « Lorsque l’huître perlière ne peut plus être utilisée pour être greffée, on peut récolter son muscle, il faut le couper délicatement puis bien le laver, c’est très important », insiste la cuisinière avant de poursuivre : « On peut alors commencer à le préparer. Le plus courant à Tahiti est de le cuisiner en carpaccio, mais ici aux Gambier, on le prépare de beaucoup d’autres façons », précise Bianca. Et effectivement, sa carte est connue pour ses innombrables recettes au korori, dont nous avons déjà partagées pour certaines dans votre magazine préféré. Les touristes qui séjournent dans l’établissement ne les dégustent pas deux fois de la même manière. Au lait de coco, en sashimi ou même cuit en farce, en gratin ou encore en beignet, les inspirations de la cuisinière semblent sans limites pour révéler toutes les saveurs de ce muscle blanchâtre.
Berceau du catholicisme
Rassasié par un bon plat à base… de korori, vous pourrez alors profiter pleinement de votre séjour dans l’archipel. Et il y a de quoi faire ! La traversée entre l’aéroport (qui se trouve sur le motu de Totegegie) et l’île de Mangareva vous réservera déjà de belles surprises : un lagon superbe qui n’a rien à envier à celui des autres îles polynésiennes, mais surtout, visible au fil des miles parcourus, la cathédrale Saint-Michel de Rikitea qui dévoile sa blancheur et ses dimensions impressionnantes. Construite en seulement deux ans (1839-41), ce monument est unique en Polynésie. Il rappelle l’importance qu’ont eu les missionnaires catholiques dans l’archipel. Berceau du catholicisme, les Gambier conservent de cette période de nombreux vestiges qui se visitent encore, à l’instar de la chapelle Saint-Gabriel à Taravai, l’église Notre-Dame de Paix à Akamaru ou les restes de presbytères. Et l’archipel a encore bien d’autres trésors à vous dévoiler : randonnez au mont Duff, le plus haut sommet de Mangareva (441 m) qui offre une vue grandiose, puis allez voguer et nager entre les motu, sans oublier bien sûr d’aller visiter une ferme perlière pour ses perles bien sûr… mais aussi pour son korori !