
Tartine de vana fleurie et pickles de roselle
05/10/2025Manuia : Plonger dans ses racines avec Kava’Ava Tahiti
LA PETITE ENTREPRISE FAMILIALE KAVA’AVA A VU LE JOUR EN 2024. ELLE PROPOSE, LORS D’ÉVÉNEMENTS PUBLICS OU À L’OCCASION DE SOIRÉES PRIVÉES, DU KAVA EN POUDRE OU PRÊT À DÉGUSTER. L’OBJECTIF ? REDONNER TOUTE SA PLACE À CETTE BOISSON D’ANTAN.
Le kava (Piper methysticum) est tout à la fois une plante originaire du Pacifique occidental et une boisson naturelle que l’on prépare à partir de la racine broyée et travaillée de cette plante. Dans sa forme traditionnelle, la racine est mâchée puis recrachée. La pâte obtenue est séchée au soleil, puis mélangée à de l’eau et consommée dans une moitié de coco vide. Aujourd’hui, le kava se présente en poudre, « c’est plus malléable et facile, mais il faut tout de même s’y connaître avant de se lancer », indique Rainui Folituu de Kava’Ava Tahiti. Elle en importe du Vanuatu et de Tonga.
Une pratique ancestrale
L’odeur du kava rappelle la réglisse ou l’anis, avec un arôme poivré — la plante est d’ailleurs une cousine du poivre. Son goût est âcre et astringent. « Elle a des effets relaxants et anesthésiants », décrit Rainui Folituu. Ses effets sont dus aux kavalactones présents dans la racine qui sont des composés agissant sur le système musculaire et nerveux sans altérer l’esprit et le mental. Les effets surviennent quelques minutes après la consommation en fonction de la concentration de la boisson et de la sensibilité du consommateur. « On ressent d’abord des petits fourmillements au niveau de la langue, puis une relaxation profonde du corps s’installe, un vrai lâcher-prise. »
Le kava a une dimension culturelle, politique, religieuse dans tout le Pacifique y compris en Polynésie. « Elle était utilisée autrefois lors de rites ancestraux. En Polynésie, elle était réservée à une élite, les ari'i et 'arioi. » Si le breuvage se consomme toujours de façon traditionnelle et culturelle, « il peut aussi être bu plus simplement, chez soi, pour se réunir et se détendre en toute convivialité ».
« Sa culture et sa consommation ont été interdites après le passage des missionnaires et des colons », raconte Rainui Folituu. En 2024, la réglementation phytosanitaire concernant le kava a évolué. Son importation n’est plus réservée aux seules personnes autorisées à importer des médicaments. Rainui Folituu a saisi l’occasion.
Une alternative à l’alcool
Pour Kava’Ava (qui signifie retour aux sources), le kava est, en plus, une bonne alternative à l’alcool. « Je ne le répèterai jamais assez : ce n’est ni de l’alcool, ni une drogue. Il n’a d’effet que sur le corps, pas sur l’esprit. C’est pour toutes ces raisons que je me suis lancée dedans. »
L’objectif de Kava’Ava est « de redonner au kava sa place dans la vie culturelle et sociale du Polynésien, dans le respect de la tradition, en bénéficiant de ses bienfaits ». L’entreprise propose, en plus des sachets de kava en poudre, des bouteilles de boisson prête à déguster. Lors de concerts ou salons, elle prépare en plus des mocktails à base de kava. Les amateurs peuvent également, depuis peu, solliciter Kava’Ava pour découvrir leurs produits lors de soirées privées et « allier tradition et modernité ». Ils pourront sous peu participer à des soirées immersives. Le concept est en cours de mise au point.
Et vous, avez-vous déjà eu l'occasion de goûter au kava ?