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22/04/2024Le Lycée hôtelier s'offre un nouveau nom et un truck pour ses 20 ans
Le Lycée hôtelier a fêté ce 19 avril ses 20 ans. Pour l'occasion, l'établissement s'est offert un nouveau nom, l’École hôtelière de Tahiti Te ParePare et un truck tout neuf. Son proviseur Pépin Mou Kam Tse évoque avec nous les grands moments et les futurs défis de l'Ecole, qui a déjà formé depuis son ouverture entre 4000 et 5000 élèves.
Le Lycée hôtelier vient de fêter ses 20 ans. Que peut-on dire de ces deux décennies passées ?
« Le Lycée hôtelier a ouvert ses portes en septembre 2003, mais l’inauguration officielle a eu lieu le 24 mars 2004, il y a vingt ans maintenant. Au départ dans les années 1970, c’était un lycée professionnel avec une section hôtellerie, puis c’est devenu un lycée hôtelier à part entière il y a vingt ans avec la construction du bâtiment à ΄Ōutumaoro à Punaauia.
Si on doit faire un bilan de ces vingt années, il est positif. Environ 4 000 à 5 000 jeunes ont été formés au Lycée hôtelier. On a développé pendant toutes ces années un vaste panel de formations allant du CAP aux baccalauréats professionnels, en passant par les mentions complémentaires, la classe de mise à niveau ou encore deux BTS.
Si la crise du Covid a semé des doutes dans le secteur l’hôtellerie et la restauration, depuis, la confiance est revenue et je constate que chaque année le taux d’attractivité est de plus en plus élevé auprès des jeunes. Le secteur de l’hôtellerie et du tourisme est le premier secteur de la Polynésie. »
Le Lycée hôtelier vient de changer de nom...
« Il s’appelle maintenant l’École hôtelière de Tahiti Te ParePare. Le mot “école” est plus général que le mot lycée car il ouvre le lieu à davantage de personnes, et même à des professionnels qui souhaitent poursuivre une formation (…). On souhaitait donner un nom polynésien, mais on a eu du mal à trouver une personnalité dans le domaine de la cuisine. Alors, nous avons choisi de donner le nom de la terre où est situé l’établissement Te ParePare, comme cela se fait souvent en Polynésie. »
Quels sont les effectifs du lycée et comment est organisé l’établissement ?
« Le lycée comprend 130 personnes au total, dont 80 enseignants et 50 non-enseignants. Nous disposons d’un auditorium, de cuisines, de quatre restaurants d’application, d’un hôtel d’application de 3 étoiles avec 20 chambres et deux bungalows que l’on peut réserver sur booking.com. Le taux de remplissage est de 80 %. »
Quels sont les principaux axes que vous avez souhaité y développer depuis votre arrivée, il y a cinq ans ?
« Le premier axe est l’acquisition et le développement des compétences et des savoir-faire. J’ai souhaité favoriser l’ouverture à l’international pour que les élèves aient un meilleur niveau en anglais. Beaucoup de touristes sont américains ou étrangers, il est donc important que les jeunes parlent bien l’anglais. Nous avons développé cette ouverture avec, notamment, le programme Erasmus + grâce à des subventions de l’Union européenne (UE). Il y a cinq ans, moins d’une dizaine de jeunes partaient à l’étranger pour des stages de trois à cinq mois. Cette année, ils sont une quarantaine, et l’an prochain, ils devraient être une cinquantaine. On a également prévu, toujours avec le soutien de l’UE, de développer les échanges linguistiques pour les élèves de bac pro lors de stages d’immersion à l’étranger d’un à deux mois. On souhaite aussi développer nos échanges avec la Nouvelle-Calédonie et avec Hawaii, la Nouvelle-Zélande et l’Australie grâce au fonds Pacifique. »
Y a-t-il d’autres projets qui vous tiennent à cœur ?
« Il y a notamment la mention complémentaires sommellerie, c’était un défi car nos élèves n’ont pas forcément la culture du vin. On a fait un partenariat avec les vignobles de Rangiroa. On a aussi développé un partenariat avec le Sefi pour l’apprentissage. On a commencé il y a deux ans avec cinq apprentis, en août prochain, on en aura quarante-deux ! C’est un superbe dispositif pour répondre à la problématique du décrochage scolaire, qui est l’un des points noirs en Polynésie et au Lycée hôtelier. Les élèves sont motivés, ils signent un contrat et travaillent en alternance avec une entreprise. Ils sont rémunérés à 100 % par le Sefi. Le taux d’insertion en apprentissage est pratiquement de 90 %. »
Qu’en est-il du food truck ?
« Le food truck est une salle de classe pratique délocalisée pour nos élèves. Il va sillonner les lycées, les salons, pour favoriser la conception de menus équilibrés et la mise en avant des produits locaux. C’est aussi un beau projet de modèle de micro-entrepreneuriat pour nos élèves, pour leur apprendre le côté financier, économique. Notre food truck sera mobilisé pendant les JO. »
Êtes-vous en lien avec les professionnels du secteur de l’hôtellerie et de la restauration ?
« Oui, par le biais du Campus des Métiers et des Qualifications du Pacifique (CMQP). On a aussi développé des rencontres avec les professionnels du secteur. En septembre, on invite les professionnels à rencontrer nos enseignants des différentes filières pour faire un point et évaluer leurs besoins. En novembre, on fait un stage dating et en avril un job dating. »
De plus en plus d’élèves participent à des concours d’excellence…
« C’est vrai, plusieurs de nos élèves participent à des concours d’excellence, on a mis l’accent notamment sur le concours du Maf, Meilleur apprenti de France. En cinq ans, six de nos élèves ont été médaillés d’or. Mais nos équipes pédagogiques sont également soucieuses de la réussite de tous les élèves et font un travail formidable avec nos douze élèves à besoins particuliers, qui arrivent à faire de grandes choses. »
Quelle est la place de la culture et de l’identité polynésienne au Lycée hôtelier de Tahiti ?
« Le lycée est partenaire du CMQP, créé il y a deux ans. Dans ce cadre-là, on collabore à la formalisation de la signature culinaire polynésienne. Les professionnels du secteur notent que de plus en plus de touristes viennent en Polynésie française pour la beauté des paysages, mais aussi pour la culture polynésienne. Il est donc important que nos élèves connaissent leur culture. Cela passe notamment par la connaissance de nos produits locaux, par l’apprentissage des langues polynésiennes. Nos élèves sont les premiers ambassadeurs du tourisme polynésien. »
Les élèves sont-ils sensibilisés à la problématique environnementale ?
« On essaye vraiment de faire en sorte qu’ils aient conscience de l’environnement car ce sont les professionnels de demain, les futurs ambassadeurs aussi de l’environnement. »
Quelle est la vision du Lycée hôtelier pour les vingt ans à venir ?
« J’ai l’ambition d’inscrire le lycée comme un levier de développement économique du fenua et du bassin Pacifique. »