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22/10/2024L’aquaponie, ce n’est pas de la salade !
C’est lors du confinement que Byron Vahapata a découvert l’aquaponie, une technique de culture qui utilise les déjections produites par les poissons comme source de nutriments et d’engrais pour les plantes. Chaque semaine, ce sont maintenant des centaines de salades que Byron vend sur le marché local.
De grands bacs blancs recouverts de salades, un peu plus loin, des cuves à poissons, d’un autre côté, des sortes d’étagères recouvertes également de salades, c’est sur le terrain de la famille de sa femme que Byron Vahapata a lancé il y a quelque temps Manutea aquaponie : une culture de salades en utilisant la technique de l’aquaponie.
Au départ, rien ne prédestinait Byron à récolter des salades. « Je suis dans le domaine des roulottes depuis dix ans. Ma roulotte est à Motu Uta à Papeete, elle s’appelle Kimihere, mais comme tout le monde, pendant le confinement, on n’avait rien à faire et on a eu le temps de réfléchir. Il fallait bien gagner de l’argent et manger pour pas cher… Et puis, on s’est aperçu que c’était important d’être plus autonomes vis-à-vis de l’extérieur, de cultiver nous-mêmes », explique-t-il, plein de bon sens. C’est ainsi que Byron a commencé à planter, en terre au début, un fa΄a΄apu à Pirae. Puis en surfant sur Internet, il découvre l’aquaponie et s’aperçoit qu’elle est déjà pratiquée par quelques personnes en Polynésie. Tenté, Byron se dit alors qu’il serait intéressant d’essayer, lui aussi, cet écosystème qui utilise les déjections de poissons comme engrais naturels. Ces déchets pleins d’ammonium sont transformés naturellement en nitrates par des bactéries. Les plantes consomment ces nutriments pour leur croissance et filtrent alors l’eau des poissons qui leur revient propre.
Soixante mètres carrés de culture
Il achète ses premiers poissons, des carpes et des tilapias, puis réalise ses premiers tests, plutôt concluants. Il décide ensuite de suivre une formation sur le fenua. « Je connaissais très bien la personne qui l’animait, c’était intéressant. » Il apprend aussi à faire se reproduire ses poissons. « Les tilapias, ça va très vite », confie-t-il tout sourire.
Fort de ses premières expériences prometteuses, Byron décide d’augmenter la surface de production. « J’ai eu l’aide de l’Adie pour acheter du matériel et je me suis lancé. J’ai fabriqué les bacs en radeau, acheté les plaques de polystyrène, les cuves pour les poissons, les filtres pour l’eau, je plante mes semis dans la laine de roche… Maintenant, j’ai environ soixante mètres carrés de culture, cinquante que je cultive en radeau et dix en système NFT : Nutrition Film Technic, l’eau circule dans des sortes de gouttières », poursuit l’entrepreneur qui, au total, peut cultiver jusqu’à 5 000 salades. « Chaque semaine, je produis environ 1 000 salades. Je fais un roulement, donc j’en ai toujours. Je produis de la minetto, de la feuille de chêne rouge, c’est la préférée », précise-t-il dans un grand sourire avant d’ajouter : « Je souhaite me développer, il y a une vraie demande. Je ne pensais pas qu’un jour, je serai dans la salade ! ».