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15/03/2023La ferme pédagogique de Hitia’a, au royaume du pomelo
Direction PK 34.6 sur la côte est de Tahiti à Hitia’a pour une visite de la ferme pédagogique. Poules, coqs, oies, canards, lapins, paons… d’un côté. Papayes, taro, aubergines… et de nombreux agrumes de l’autre. Parmi eux, les fameux pomelos de Tahiti, dont le jus, « les Pomelades de Hitia’a sans sucre ajouté », a été récompensé par un 1er prix Boisson à la foire agricole en octobre dernier.
Si de nombreux enfants ont déjà visité la ferme pédagogique de Hitia’a avec leurs classes, ce n’est pas forcément le cas des particuliers et des familles. Et c’est bien dommage, car le lieu est ouvert à tous et propose des visites touristiques. « On s’est dit que cela pouvait intéresser les locaux, mais aussi les touristes de passage, de visiter une ferme en Polynésie, de rentrer dans les terres, de voir toute la richesse, la diversité des fruits et légumes qui poussent ici », lance Emmanuel Coppenrath, qui a baigné dès son plus jeune âge dans la ferme agricole. Car celle de Hitia’a, c’est avant tout une belle histoire de transmission familiale, de passion pour la nature, l’agriculture. C’est son grand-père, Gérald Coppenrath, avocat et sénateur, qui y avait acheté des terrains dans les années 1950. Au départ, il y avait des bovins. Puis c’est son fils, Brice, en 1977 qui s’en est occupé des terrains. « Mon père Brice a toujours eu la terre dans le sang. C’est un passionné d’agriculture. Il a développé l’exploitation, les plantations au fil des années, depuis plus de trente ans. C’est un fervent défenseur de l’agriculture raisonnée », poursuit Emmanuel, heureux et fier de raconter aux visiteurs l’histoire de l’exploitation familiale.
Car il faut dire que sur la trentaine d’hectares que compte le lieu, entre animaux et végétaux, il y a beaucoup à voir. L’un des temps forts de la visite est donc d’aller faire une balade là où vivent coqs, lapins, poules, oies, canards, cochons d’Inde et… paons – qui ne manquent pas de se pavaner en faisant de belles roues. Vous apercevrez aussi des cochons et, probablement aussi, des chevaux galoper. Avant de continuer votre visite, arrêtez-vous sur l’aire de pique-nique aménagée avec un coin BBQ et abritée, pour une pause bien méritée au milieu de la vallée.
« Le cousin de l’orange et du pamplemousse »
Ensuite, direction la plantation. C’est le jardin d’Éden, un vrai paradis où poussent fruits et légumes locaux : du taro, dont on récolte aussi les feuilles de fafa, trois types de papayers (l’un d’entre eux porte des papayes fluo toutes jaunes), des citronniers, des orangers, des ananas… et surtout le fameux pomelo de Tahiti, issu de la variété des Citrus paradisi, jaune au gout très amer, ou rose à la saveur sucrée. « C’est en quelque sorte le cousin de l’orange et du pamplemousse. Sa peau est moins épaisse que le pamplemousse. C’est un fruit à chair blanche, très juteux et sucré », explique le trentenaire.
Le choix de planter cet arbre fruitier en nombre sur l’exploitation de Hitia’a n’est pas le fruit du hasard… Il y a plusieurs années, alors que de nombreux citronniers étaient morts, atteints du phytophtora, le plant de pomelo était, lui, toujours là, debout sur la plantation. « C’est un arbre très résistant, plus que les autres arbres fruitiers. Mon père a donc décidé de se lancer dans la plantation du pomelo et il en a planté beaucoup », raconte le fils. Cet arbre détient aussi d’autres qualités. Outre sa résistance aux maladies telles que le phytophtora et la gommose, il résiste aussi au vent et ne se casse pas. Il n’a pas besoin d’être taillé et ne nécessite pas de traitement. Sa croissance en « parapluie » limite l’enherbement, son espérance de vie est longue, il ne possède pas de piquants, contrairement à un ananas dont la récolte peut s’avérer douloureuse pour les mains.
Deux semaines de conservation
Il est aussi très productif, environ une tonne annuelle par arbre et son fruit se révèle très juteux (45 % de jus par fruit). Et surtout, une fois pressé, il se conserve très bien sans conservateur. « Le jus de l’orange se conserve deux jours et le jus du pamplemousse, une demi-journée, après il tourne. Alors que le jus du pomelo a l’avantage de se garder deux semaines une fois pressé, ce qui est très intéressant pour le commercialiser. Pour que le pomelo soit le meilleur possible, il faut surtout le récolter avant qu’il ne tombe de l’arbre, sinon le jus sera amer. Ensuite, il faut attendre trois ou quatre jours avant de le presser, pour qu’il soit moins acide, et sucré naturellement comme il faut », confie Emmanuel Coppenrath.
C’est ainsi que l’idée est venue à son père Brice de développer la production de jus de pomelo. Après y avoir bien travaillé, il a créé « les Pomelades de Hitia’a ». Fervent adepte de l’agriculture raisonnée, du consommer sain, il a développé dans cette gamme, une bouteille de jus sans sucre ajouté, composée de 25 % de pomelos, de 3 % de citron, de 3 % de fruit de la passion et de 69 % d’eau. Et c’est justement ce jus que les juges ont récompensé en lui décernant le 1er prix Boisson à la dernière foire agricole de Tahiti en octobre. Une belle récompense. Le fruit du travail accompli !
Infos pratiques
- Pour visiter la ferme pédagogique de Hitia’a, il faut réserver 24 heures à l’avance au 87 347 240 ou 87 229 868. Ouvert tous les jours de 8 à 16 heures sauf le dimanche.
Hitia’a côté montagne PK 34,6.
Visite guidée d’une heure pour 4 personnes minimum. Tarifs : 1 350 Fcfp par adulte. 950 Fcfp par enfant. De une à quatre personnes : 4 500 Fcfp.
Bar de jus de fruits frais en bord de route ouvert du lundi au samedi de 8 à 15 heures. N’hésitez pas à goûter les gâteaux tāota confectionnés par Heipoe Coppenrath.