
La ferme pédagogique de Hitia’a, au royaume du pomelo
15/01/2023
Kaūa’a Tahiti, un coffee shop plein de saveurs
15/03/2023La tarte Tropézienne, l’autre mythe de la Côte d’Azur
Elle est une incontournable… La tarte Tropézienne est un symbole de la Côte d’Azur. Si son histoire se confond avec le mythe de Brigitte Bardot, elle a su s’implanter dans le temps comme un patrimoine de la région. Depuis plus de six décennies, elle est dégustée sur toutes les tables du Midi.
Tout commence dans les années 1950 à Saint-Tropez. Ce petit village de pêche typique de la Côte d’Azur est en passe de devenir la station balnéaire la plus en vue de l’Hexagone. Mais à l’époque, la commune de 5 000 habitants fait encore figure de havre de paix. Jusqu’en 1955. Le cinéaste Roger Vadim y tourne alors Et Dieu... créa la femme. Brigitte Bardot, jeune pin-up de 22 ans et femme du réalisateur, est l’actrice principale de ce long-métrage. Un film qui aura l’effet d’un séisme dans le monde du 7e art et propulsera l’actrice comme icône de la modernité et de la libération des mœurs. Le mythe BB est né… En attendant, pendant le tournage, Brigitte Bardot tombe amoureuse du village varois. Entre plusieurs prises, elle s’octroie un petit plaisir : celui d’aller déguster une pâtisserie, place de la mairie, chez Alexandre Micka. L’homme est Polonais et propose à ses clients une pâtisserie crémeuse inspirée de sa grand-mère. La star française en raffole. Le chef pâtissier n’a pas encore donné de nom à sa brioche, Brigitte Bardot lui fait une suggestion : et si on l’appelait « La Tropézienne » ? Un autre mythe est né…
Entre générosité et légèreté
Allemands, Américains, Japonais… Depuis plus de soixante-cinq ans, des touristes du monde entier viennent à Saint-Tropez pour gouter cette fameuse tarte. Devenue un symbole de ce village et plus largement du Sud-Est de la France, elle continue de faire des adeptes. Si son succès est lié à ceux de Brigitte Bardot et du film, la qualité du produit en est aussi à l’origine. Rien ne l’égale… Sous un air d’étouffe-chrétien avec sa brioche dorée et sa crème, la Tropézienne est légère en bouche. Elle se déguste le midi comme le soir et se retrouve sur toutes les tables durant la saison estivale. Sa force : la générosité et surtout le secret d’une crème légère, celle de son créateur… « Nous n’avons jamais touché à la recette d’Alexandre Micka ! Il faut respecter la recette de base. C’est un produit simple, mais il faut respecter le savoir-faire et ne pas dénaturer le produit. C’est la qualité du produit qui a fait sa renommée », assure Sacha Dufrêne, l’actuel directeur général de La Tarte Tropézienne. C’est à son père, Albert Dufrêne, que le créateur de la Tropézienne a cédé son affaire en 1985. L’un est Savoyard, l’autre originaire de l’Europe de l’Est, mais les deux hommes partagent un amour commun : celui des bons produits. Ils échangent vin d’Apremont et reblochon contre Tropézienne. S’ensuit une véritable amitié. Sans enfants, Alexandre Micka lègue son affaire à Albert Dufrêne. Ce dernier n’est en rien un cuisinier, mais il croit au produit. « Pour mon père, c’était un vrai challenge. Il avait beaucoup d’appréhension car il n’avait aucune expérience ni connaissance dans le milieu, mais il a su le relever le défi. » Au fil des années, l’entreprise familiale prospère. Aujourd’hui, elle compte pas moins de 200 employés et 27 boutiques entre Nice et Marseille avec une concentration dans le golfe de Saint Tropez. En 2023, un premier partenariat international devrait voir le jour avec l’ouverture d’une boutique à Genève en Suisse.
Un indispensable du Midi
Connue mondialement, la Tropézienne reste « La » pâtisserie incontournable du Midi. Petite ou grande, à la fraise, au chocolat, au café… Elle est déclinée sous plusieurs formes et saveurs.
« Chaque moment de l’année, on trouve des déclinaisons : Noël, Saint-Valentin, La Chandeleur, etc. », confie Sacha Dufrêne, même si la plus prisée reste l’authentique tarte Tropézienne. On la trouve d’ailleurs dans toute boulangerie digne de son nom. « La Tropézienne est très demandée. C’est impossible de faire l’impasse sur cette recette », explique André Decise. Ce pâtissier de 53 ans tient une boulangerie à Toulon depuis une dizaine d’années. L’un des premiers produits qu’il a réalisé est la Tropézienne, un incontournable lorsqu’on est un enfant de la Provence comme lui. « Elle est un juste équilibre entre la fameuse crème allégée et une brioche légère. C’est une recette que j’aime bien faire car elle est simple. On trouve les plus grands plaisirs dans la simplicité.» Simple au gout, simple sur la forme, la Tropézienne s’élève aujourd’hui au rang du patrimoine de la Côte d’Azur.
La recette
Dans son quartier toulonnais, à quelques mètres de la mer Méditerranée, André Decise, que l’on surnomme chaleureusement « Dédé », a sa propre recette de cette star du Sud-Est. Une recette en plusieurs étapes.
Ingrédients pour 8 personnes :
Étape 1 : la brioche
Il vous faut faire 300 g de pâte pour préparer la brioche. Pour cela, vous avez besoin de :
125 g de farine
1 œuf
30 g de sucre
40 g de beurre
5 g de levure
Une pincée de sel
Un demi-verre d’eau
Quelques écorces d’orange ou pâte d’orange
Quelques amandes effilées
Mélangez farine, œuf, sel et eau dans un plat puis pétrissez le tout pendant environ 8 minutes. Rajoutez ensuite le sucre et le beurre puis un morceau de pâte d’orange. Pétrissez de nouveau pendant 10 minutes. Intégrez ensuite la levure (à la fin pour ne pas abimer la brioche). Comptez 3 à 4 minutes de pétrissage supplémentaire. Façonnez la brioche sous forme de disque de 25 cm de diamètre, saupoudrez d’amandes effilées, une fois que la brioche est levée, mettez-la au four préchauffé à 180 °C pour environ 10 minutes de cuisson.
Petit conseil de spécialiste : pétrissez le matin la pâte à brioche puis mettez-la au repos deux heures au frais pour la travailler ensuite.
Étape 2 : la crème pâtissière
Il vous faut faire 400 g de crème pâtissière. Pour cela, vous avez besoin de :
¼ de litre de lait
60 g de sucre
25 g de Maïzena
1 œuf
Une gousse de vanille
Faites chauffer le lait avec la moitié du sucre et un bâton de vanille (si possible de Tahiti bien sûr). Mélangez la Maïzena avec l’autre moitié sucre, à sec pour éviter les grumeaux, puis ajoutez l’œuf entier. Mélangez le tout pour bien faire blanchir. Versez le lait chaud dans la crème et laissez sur feu doux. Remuez et amenez à ébullition puis laissez refroidir.
Étape 3 : la crème fleurette légèrement sucrée
200 g de crème fleurette ou liquide
30 g de sucre glace
Il vous faut monter la crème fleurette au batteur puis ajoutez le sucre glace et mélangez. Attention : la crème doit être bien froide.
Étape finale : monter la Tropézienne
Incorporez au fouet la crème pâtissière refroidie avec la crème fouettée. Attention à ne pas trop faire retomber la crème fouettée. Découpez la brioche en deux dans le sens de l’épaisseur pour la garnir. Disposez la crème à l’intérieur de la brioche, refermez le tout puis saupoudrez de sucre glace. Laissez refroidir au frais pendant une demi-heure.
Et voilà, votre Tropézienne est prête. Bonne dégustation !