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06/01/2025Dégustez un délicieux 'īpō à Tubuai
C’est l’un des petits pains préférés des Polynésiens. Et si le 'īpō est très répandu dans les Tuamotu, on aime aussi déguster ce pain coco-banane à Tubuai. Narii Doom de la pension Taitaa nous l’a préparé lors d’une sortie au motu dans le magnifique lagon de cette île des Australes, qui mérite d’être davantage connue.
Situé aux Australes à environ 650 km au sud de Tahiti, il faut près d’1h40 en avion pour rejoindre Tubuai (prononcez TuPuai). L’île est la capitale administrative et la plus grande de tout l’archipel. Moins connue des touristes que ses plus populaires voisines Raivavae et Rurutu, Tubuai recèle pourtant de bien beaux trésors qui ne demandent qu’à être découverts, à commencer par son magnifique lagon. Et c’est justement dans ce superbe plan d’eau turquoise que Narii Doom embarque les touristes pour une journée d’excursion sur son île natale avec une longue pause baignade et détente sur l’un des motu. C’est là qu’il prépare un pique-nique typiquement polynésien composé de fruits locaux, de poissons frais tout juste pêchés, le tout accompagné d’un délicieux 'īpō. C’est un petit pain local à base de coco, dont on raffole en Polynésie, notamment dans l’archipel des Tuamotu, mais aussi aux Australes.
Les feuilles vont parfumer le pain
L’un des gros avantages du 'īpō est qu’il n’y a pas besoin d’une grande cuisine aménagée et d’un four moderne pour le préparer. Narii le confectionne directement sur la plage de sable fin en quelques minutes avec quelques produits très simples. Du sucre, de la farine aditionnée de levure, des bananes, de l’eau et bien sûr de la noix de coco râpée et pressée pour en extraire le lait, sans oublier des feuilles coupées, généralement de pūrau ou de bananier. Ce sont justement ces feuilles qui vont donner le petit plus, la polynesian touch à ce petit pain.
Enroulée dedans, la pâte du 'īpō va cuire tout doucement et s’imprégner délicatement du goût des feuilles. La chaleur transforme la pâte en une texture fondante, avec une légère croûte dorée. Rien de tel que ce petit pain traditionnel pour accompagner votre poisson cru lait de coco ou votre poisson tout juste pêché du jour. Une fois rassasié – le 'īpō est assez consistant, on n’en mange pas dix ; un ou deux suffisent ! –, vous pouvez maintenant partir à la découverte du lagon turquoise de Tubuai. Il fait près de 5 kilomètres de large à certains endroits pour une superficie de 85 km2, il y a donc de quoi s’amuser. Avec ses belles mensurations, le lagon est le paradis des kite ou windsurfers qui veulent se faire plaisir sans être dérangés ou des va'a. Et si vous venez pendant la saison des baleines de juillet à novembre, il y a de très fortes chances que vous aperceviez un cétacé jouant avec son baleineau.
Côté terre
Après cette immersion dans les eaux de Tubuai, s’il vous reste encore des forces, vous pouvez aussi partir à l’assaut de l’île, côté terre, et notamment de son sommet, le mont Taitaa qui culmine à 422 mètres, ou de la montagne de l’homme couché car elle ressemble à… un homme allongé. N’hésitez pas non plus à enfourcher un vélo pour faire le tour de l’île ou parcourir la route traversière – mais comme cela monte un peu, croquez dans un 'īpō pour vous donner des forces. Arrêtez-vous ensuite dans les différentes échoppes artisanales pour admirer le travail des habitants de Tubuai, réputés pour leur expertise.
Enfin, arrêtez-vous au musée du Fort George. Construit par une famille de passionnés à l’endroit même où les mutins de la Bounty, menés par Christian Fletcher, avaient bâti leur fort, ce petit musée relate l’histoire souvent méconnue de leur passage sur l’île en 1789. Les relations entre les mutins et les habitants n’ont pas été des plus amicales obligeant les premiers, qui souhaitaient s’installer à Tubuai, à fuir l’île. Ils ont alors dû reprendre la mer pour une autre destination, plus lointaine, Pitcairn. L’histoire ne dit pas si les révoltés de la Bounty avaient goûté à ce petit pain traditionnel polynésien. Mais si toutes ces visites vous ont donné faim, n’hésitez pas à reprendre un bon 'īpō.
La recette
Pour 4 personnes
Ingrédients
8 bananes
3 cocos
500 g de farine
1 c. à c. de levure
300 g de sucre
De l’eau
Quelques feuilles de bananier
Une pincée de sel
Préparation
Coupez les cocos en deux (si vous êtes très doué avec la paume de la main, sinon avec un couteau tranchant, mais attention à ne pas vous blesser !).
Râpez la noix de coco.
Pressez fort la noix de coco râpée avec un linge propre pour recueillir le lait de coco.
Ajoutez à la noix râpée : la farine, les bananes, le sucre, la levure, l’eau (et un peu de lait de coco si vous le souhaitez) puis malaxez le tout pour obtenir une pâte un peu molle.
Coupez les feuilles de bananier en carré, puis déposez l’équivalent de 3 à c. à s. de pâte sur chaque feuille.
Recouvrez la pâte avec la feuille de bananier et pliez en quatre.
Faites cuire à la vapeur ou au feu de bois jusqu’à ce le 'īpō soit bien onctueux.